Les principaux enseignements du groupe d’inclusion

Trois types d’enseignements peuvent être tirés de cette expérimentation : ceux qui concernent les arguments recueillis sur les enjeux du débat, ceux qui concernent l’inclusion de tous les publics et ceux qui portent sur la participation citoyenne en général.

Dans le premier cas, les cinq grands enjeux du débat ont été abordés notamment l’éolien en mer, au bon état écologique et à l’interaction entre consommation et sobriété qui touche à la fois les champs de l’énergie, du transport maritime et de la pêche : « On veut toujours surconsommer et c’est pour ça qu’on a un super continent de plastique etc. On consomme plus que ce que la planète peut nous fournir. ». Toutefois, est retenue l’attention portée à la justice sociale d’une manière transversale : «…Certes, on a une responsabilité en tant qu’individus, en tant que citoyen, mais ce sont les entreprises qui envoient des super conteneurs. Certes, nous on consomme, mais il y a surement des solutions au niveau des entreprises car c’est elles qui consomment le plus, pas nous. » qui intègre parfois la question des migrants que certains considèrent comme “les premiers concernés” par la planification maritime.

Image
Image

Dans le second cas, un plébiscite pour une information accessible et une sensibilisation dès le plus jeune âge, qui pourrait se traduire par d’autres dispositifs : “Il faudrait plus d’information, quelque chose de plus long et poussé comme une convention citoyenne sur la mer”.

Enfin, des réflexions qui questionnent le rapport à la connaissance, à la légitimité des publics et à la décision ont été entendues. Ainsi, si « Le scientifique part des connaissances du milieu marin, les océans, le changement climatique, etc. donc il fait des constats, voilà, de l’existant. (...) pour pouvoir après proposer des solutions aux pouvoirs publics en prenant en compte les atouts, les limites, le développement durable, etc. », des interrogations existent sur le niveau de connaissance des élus, « Ce n’est pas parce que tu es élu que tu deviens sachant ».

La démarche de co-construction des dispositifs de participation à “la mer en débat” avec une attention portée à l’accessibilité de l’information (photolangage, infographies, travail de définition et conceptualisation, fresque - ces outils sont disponibles sur cette page) et à une posture horizontale a été saluée par les participants et leurs structures : « Première fois que j’ai participé [à un débat public], j’ai trouvé ça super, merci aux encadrants, merci aux centres sociaux. On a appris à se connaître au sein même de notre structure, grâce au débat, sans aucune ambigüité, les échanges étaient fluides. Déjà sensible au thème sur la mer car nous vivons à côté (...) on a pu s'informer, diffuser de l’information à d’autres, [partager] notre expérience de la mer. »

Image

Pour aller plus loin : les conseils des participants du groupe d'inclusion pour créer un processus de participation inclusif

Ce qu’il faut faire

Calendrier et temporalité : 

  • Commencer en amont pour respecter le calendrier des autres, de chacune des structures et avoir le même niveau d’information
  • Avoir un calendrier clair dès le départ 
  • Faire attention au commencement et à la fin : clôturer 

Constituer un groupe avec une coordination : 

  • Créer un groupe avec les personnes concernées et mixte en s’appuyant sur le carnet d’adresse de la mer en débat  
  • Avec de la diversité et mixité des publics dans ce groupe (territoriaux, expérience)
  • Avec une coordination/pilote soit par appétence soit par compétence 
  • Identifier les structures de terrain
  • Partir avec des binômes minimums par structure embarquée
  • La polyvalence des équipes du débat

Concernement : 

  • Susciter de l’envie de l'intérêt (valoriser la parole) 
  • Constituer un réseau de personnes motivées pour passer un peu de temps sur le débat 

Outils et langage : 

  • Apport d’information mais équilibré en termes de contenus et de longueur
  • Des outils participatifs et physiques : occuper l’espace ⇒ interactifs et ludiques
  • Innovation et créativité : par exemple la fresque (photolangage)
  • Rendre les gens acteurs / avoir confiance 
  • S’adapter aux circonstances et aux événements. 

Cadre et indemnités

  • Être dans des lieux locaux : décentralisation 
  • Avoir au moins une réunion dans un lieu hautement symbolique ou du pouvoir (discussion sur les temps) mais sinon être dans des lieux familiers et conviviaux.
  • Convivialité et activité liée au sujet
  • Indemnisation et budget pour les déplacements (au moins défraiement)

Rayonnement : 

  • Être visible par les décideurs, c'est eux qui sont éloignés. 
  • Un webinaire pour former des personnes à l’inclusion 
Ce qu’il ne faut pas faire

Minimiser le temps nécessaire : 

  • La mobilisation du public : 90% de l’énergie et du temps. 
  • Le temps de validation

Brusquer la participation : 

  • “prendre” des personnes / assigner le projet 
  • Pas de tirage au sort pour constituer le groupe sauf s’il y a trop de monde.
  • Mettre la pression notamment sur les résultats, ce qui peut braquer les personnes impliquées. 

Ne pas adapte le cadre, les outils/design et la gestion : 

  • Des réunions descendantes comme les réunions publiques.
  • Ne pas avoir d’intervention longue et descendante après le déjeuner 
  • Être ultra-rigide sur la méthode, les imprévus. 

Sous-estimer le groupe et les softs skills : 

  • Remplacer les personnes du groupe d’inclusion mais surtout de la coordination en cours de route ou par des personnes qui n’ont pas la capacité de faire / d’être à l’écoute : « les personnes imbues ou méprisantes, en tout cas à la coordination. »

Accessibilité : 

  • Choisir un lieu trop éloigné des territoires ou difficile d’accès.